« Yes, that might be a good idea.» s’empressa d’approuver sa passagère, tirant un sourire en coin amusé au chauve, reportant son regard sur la route. Suite à son commentaire face à la situation, la femme échappa un rire franc, quoique coincé par une once de nervosité, nervosité qui n’avait aucun lien avec son identité mais bien toujours avec le véhicule.
« Oh please, don't think I haven't heard of you. You're that shapeshifter phantom everyone is so cautious about. »
La remarque le laissa tout de même surpris, ne s’attendant pas à être connu de ce type d’employé, tentant - en temps normal - de faire profil bas dans l’entreprise et refusant de s’adresser à ceux avec qui la conversation n’était pas nécessaire. Et bien qu'il préférait que les gens soient effrayés ou simplement distants envers lui, cela ne faisait que lui rappeler sa nature anormale et tout ce qui s'y rattachait. Il n'attendit toutefois pas trop longtemps pour commenter.
- I guess I’m glad that’s out there. fit-il, ralentissant pour un feu rouge, le cri des freins retentissant malgré la délicatesse de l’arrêt.
« And I'm Katja, working in PR. »
- Pleased to meet you, Ma’am. ajouta-t-il, jetant un coup d’oeil dans le rétroviseur central.
- The job suits you, seing how you handled the situation back there. commenta-t-il, une once de plaisanterie présente dans sa voix, bien que son visage demeure plutôt stoïque. Le feu passant au vert, le véhicule se remit en route.

Notant bien les réactions de l'homme, surtout qu'elle pouvait profiter de sa concentration due à sa conduite pour l'observer sans retenue, Katja releva la surprise qui lui vint lorsqu'il compris que sa réputation le précédait. Avec plus ou moins de joie dans la voix, il dit être soulagé que cette vérité soit dîte, comme s'il s'était peut-être demandé si l'attitude de la femme changerait, une fois qu'elle eut apprit son identité. Ou peut-être cette distance avec autrui n'était pas entièrement dû à sa nature, mais plutôt aux événements de son passé... Ou de son présent, si cela était en lien avec la réunion avortée de plus tôt. À ce propos, Boris profita de l'arrêt de leur véhicule pour lui lui jeter un coup d'oeil, la remerciant à sa façon pour la tournure que prit la situation plus tôt.

« The pleasure is all mine, répliqua-t-elle alors que le pickup se remettait en marche. And really, those employees were truly incompetent, this wasn't even a matter of tact or anything. If someone wanted to meet with someone like you, they should requiere the services of professionals, not young fools. » Termina-t-elle en lui jetant un regard en coin, curieuse de savoir à quel genre de réunion elle l'avait soustrait.

Les remarques impitoyables sur l’incompétence des deux employés de plus tôt vinrent tirer un petit ricanement au chauve, ne pouvant qu’être d’accord avec ces propos. Il se garda toutefois de commenter, prenant une rue à droite puis terminant le chemin jusqu’à enviro un pâté de l’établissement. Il pensa d’abord débarqué la rare invité de l’habitacle directement devant la porte mais se ravisa, se remémorant la réticence antérieure vis à vis du véhicule. Il ralentit donc pour se garer un peu plus loin, leur laissant une courte distance à parcourir pour arriver à destination, simplement assez loin pour ne pas trop être remarqués - quoique le bruit des freins ne permettaient une discrétion sans faille-. Arrêtant -ou étouffant- finalement le moteur, ce qui fit cesser le tremblement du véhicule, le Russe retira la clé du contact tout en retirant sa ceinture de sécurité, ouvrant ensuite la portière dans une série de geste si mécaniques et habituels qu’il en oublia un instant la dame à bord.
- Just lock the door when you exit. indiqua-t-il, en faisant de même avant de refermer la portière. Il fit ensuite le tour du véhicule, fourrant ses clés dans ses poches de jeans et attendant sa compagne sur le trottoir.

Bien que le grand chauve n'eut répondu à ses propos, ses discrètes expressions suffisaient à Katja comme réaction. Le silence tomba entre eux, mais il n'y avait là rien d'inconfortable, surtout considérant les bruits de machineries qui ne manquaient pas à l'intérieur de la voiture. Forçant son dos à s'accoter au siège, et sa poigne à se décrisper de la poignée, la femme tenta d'apprécier le restant du trajet en toute quiétude. Puis, le véhicule entama son ralentissement, dans une ambiance sonore encore moins discrète que précédemment, ce qui ne manqua pas de ramener un sourire figé sur les traits de la femme. Une fois l'auto immobilisée, elle ne tarda pas à se sortir de la carcasse métallique, effectuant au passage le verrouillage de portes demandé par Boris. Elle jeta d'abord un regard vers l'homme, qui l'avait dépassé, puis fit un repérage visuel pour identifier le club qui les intéressait. Avec le soleil encore haut dans le ciel, et la plupart des travailleurs encore à leur boulot, le Miroir d'Aphrodite conviendrait probablement à leurs désirs de tranquillité. Garda Boris dans le coin de son champ de vision, Katja s'y dirigea donc, espérant tempérer sa fatigue avec un peu d'alcool.