Les affaires avaient été un peu inactives dernièrement, mais il y en avait certains à l’agence qui n’appréciait pas ce temps mort et l’absence de nouvelles informations. Le reproche avait planné au-dessus du Russe depuis une semaine déjà, mais il n’avait pas - ou avait décidé de ne pas - trouvé de nouveaux cas intéressants. La menace c’était donc concrétisée et il s’était fait traîner à l’établissement pour être confronté. Ils étaient donc trois dans l’ascenseur, escaladant vers les plus hautes sphères jusqu’à ce que le mécanisme s’arrête avant leur destination. Boris, flanqué de deux gaillards s’efforçait de récupérer un peu d’espace personnel, alors que la porte s’ouvrait.
- Give me a fucking break. fut la première phrase à franchir l’ascenseur alors que le baraqué jetait un regard furieux à l’un des deux types. Ceux-ci demeurèrent silencieux, hochant la tête pour acquiescer à la présence de la femme se tenant devant eux. Le Russe tourna finalement la tête pour constater à son tour.
- Ma’am. la salua-t-il en hochant la tête, tirant son bras de la poigne d’un des hommes à ses côtés.

L'ascenseur tant attendu finit par s'ouvrir : malheureusement, trois armoires à glace s'y profilaient. Considérant l'espace fort étroit de la cabine, Kass eut un mouvement de recul. Pas certain qu'elle puisse y entrer. Ses yeux se levèrent vers les symboles posés sur le dessus de l'ascenseur : la flèche vers le haut était illuminée.

« Going up, hm ? » Grommela-t-elle dans un souffle.

Mauvaise direction. Elle pinça ses lèvres, reposant son regard sur les gaillards devant elle, qui d'ailleurs hochèrent silencieusement la tête à son égard. Elle leur retourna leur salut, posant ensuite son regard sur Boris, qu'elle connaissait de vue. À priori, voir les trois individus dans l'ascenseur n'avait rien de particulier, surtout dans une société comme la leur. Toutefois, leur allure et la façon dont se tenait Boris (plus précisément, son mouvement brusque pour se dégager) lui mirent la puce à l'oreille. Ses sourcils, froncés, plissèrent son front déjà fatigué.

« Is there a problem, gentlemen ? »

La femme à talon sembla les observer pensivement un instant, repensant sa décision de prendre l’ascenseur. Son mouvement brusque pour se dégager avait irriter l’un des deux hommes l’accompagnant, serrant la mâchoire et se raidissant à côté du Russe.
« Is there a problem, gentlemen ? » s’enquit la femme, apparemment remarquant la tension entre les trois individus.
Celui sur la gauche, demeuré plus composé, commença à répondre poliment par la négative mais fut vite interrompu par la voix grave et rauque du chauve.
- Actually yes, there is, Ma’am. I have some other business to attend to and those two don’t seem kind enough to get off my case. expliqua-t-il, jetant un regard exacerbé aux deux autres avant de ramener ses yeux, plus neutre, vers la femme. Il ne savait pas top ce qu’il espérait en dévoilant sa situation à celle-ci, une supérieure qui n’en avait probablement rien à faire des gens comme lui qui avaient des problèmes avec les hautes sphères de la corporation. Le plus composé des deux accompagnateurs s’empressa d’indiquer qu’ils devaient y aller, s’avançant pour appuyer sur la bouton pour enclencher la fermeture des portes. L’autre vint tenir de nouveau le bras de Boris, déclenchant la même réaction que plus tôt.
- Get off, boy. Don’t make me hurt you. l’avertit-il, son regard sérieux et menaçant.

Alors que l'un des gardes essayait de répondre par la négative à sa question, Boris ne joua nullement le jeu et l'interrompit sans retenue.

« Actually yes, there is, Ma’am. I have some other business to attend to and those two don’t seem kind enough to get off my case.
─ Oh. »

Sa répartie avait au moins le mérite d'être directe. Fait qui surprit Katja─ non pas parce que Boris n'avait pas l'habitude d'être franc (du moins, pour autant qu'elle pouvait en juger), mais parce que l'Agence en elle-même n'avait pas cette réputation. De fait, les deux hommes encadrant le russe n'abordaient plus une once de la politesse qu'ils avaient tenté de simuler plus tôt. Avant qu'ils ne perdent complètement la face, l'un des deux enfonça un bouton de l’ascenseur pour débuter la fermeture des portes. L'autre, cherchant à contrôler l'Incarnation, lui saisit le bras à nouveau. Et, à nouveau, Boris s'en dégagea d'un coup sec.

« Get off, boy. Don’t make me hurt you. »

Le grondement n'avait rien de léger, et pour autant qu'elle puisse en juger, Boris était tout à fait sérieux dans ses menaces. Nul doute que les gardes l'étaient tout autant. À nouveau, elle s'interposa, d'une voix d'abord hâtive puis se refroidissant.

« Please. I don't think this─ situation is necessary. I'm not sure the Boss would appreciate a bloodbath in the elevators. »

Elle s'avança d'un pas, empêchant ainsi la porte de se fermer. Ses yeux visaient les deux gardes du corps, commençant à mépriser à la fois leur lourdeur et leur manque de tenue.

« Do you actually need me to step in and lecture you on how to correctly behave and do your job ? »

L’homme l’ayant saisi sembla reconsidérer son choix, lâchant prise en croisant le regard du chauve. Le Russe était bien connu par ceux qui s’acharnaient à faire appliquer le règlement, particulièrement puisqu’il enfreignait celle concernant l’absence d’Incarnations en tant que Phantom, et cette réputation à elle seule pouvait calmer les ardeurs des plus superstitieux. Contre toute attente, la femme s’interposa, prenant d’abord un ton demandant, puis plus autoritaire.
« Please. I don't think this─ situation is necessary. I'm not sure the Boss would appreciate a bloodbath in the elevators. »
Boris pris l’avertissement comme étant dirigé vers lui, sourcillant à la voir prendre un pas dans la direction de l’ascenseur pour arrêter le mécanisme dans son mouvement, son regard se posant cette fois sur les deux hommes qui flanquaient le Phantom.
« Do you actually need me to step in and lecture you on how to correctly behave and do your job ? »
Comme pris de court par l’aura d’autorité émanant de la femme, le plus communicateur des deux bafouilla, répondant par la négative. Cette perte de contrôle tira un sourire amusé sur le visage du Russe, voyant son signal pour tirer sa révérence.
- Well, you heard the lady. renchérit l’armoire à glace, entreprenant un pas vers l’avant pour sortir de la boîte de conserve, l’autre l’ayant restreint précédemment s’arrêtant dans son mouvement pour l’arrêter vu le coup d’oeil glacial que le colosse lui lança par dessus son épaule.
Les deux se retrouvaient perplexes, incertains de la tournure des évènements, effrayés d’enfreindre les ordres.
- I’ll just go and do my job, boys. So long. salua-t-il, s’apprêtant à sortir complètement, les deux s’échangeant des regards, pour finalement questionner des yeux la femme.

Celui qui avait auparavant tenté de lui répondre s'essaya à nouveau, bafouillant des excuses plus ou moins compréhensibles. L'écouter amena une rictus sur les lèvres de Katja, avant qu'elle ne les ferme sévèrement. Si cet incapable ne savait ni comment parler ni comment se comporter devant une conseillère, elle se demandait bien ce qu'il espérait accomplir en essayant de contrôler les Incarnations. Son collègue n'était en rien mieux, si ce n'était qu'il s'efforçait de garder son impassibilité. À leur inverse, Boris n'était pas rester coi bien longtemps devant son intervention.

« Well, you heard the lady. »

Sautant sur l'opportunité, il s'empressa vers l'avant, franchissant à demi le pas de la porte avant que ses deux gardes ne tentent de l'interrompre. Cette fois, il n'y eut aucun contact physique : le seul regard de l'homme suffit à les faire reculer. Autant pour le courage et la détermination des gardes...

« I’ll just go and do my job, boys. So long.
─ I... »

Plus ou moins prise au dépourvu par l'envol de Boris ─ quoiqu'elle avait bien dû s'attendre à ce qu'il leur fausse compagnie ─, Katja s'écarta sans un mot et leva légèrement la main, lui faisant signe de passer. Sourcils haussés, elle regarda de biais l'Incarnation lorsqu'elle lui répondit :

« Um. Well. That would also solve the problem. »

Les deux hommes demeurés dans l’ascenseur échangèrent un regard, l’un faisant fermer les portes avec un air inquiet, l’autre restant sur place la mâchoire serrée, observant l’Incarnation jusqu’à ce que la fente entre les deux portes disparaissent.
« Um. Well. That would also solve the problem. » commenta la femme, se récoltant un coup d’oeil du chauve avant que ses yeux ne se portent sur l’ascenseur, attendant que le mécanisme s’enclenche pour finalement être certain d’être débarrassé.
- I know someone who won’t be happy to hear about this.. remarqua-t-il, plus pour lui-même.
- Hm. Thanks for the hand, miss. la remercia-t-il, lui lançant un nouveau coup d’oeil avant de remonter la manche de son bras gauche pour observer sa montre.
- I guess I should be going now, not to get you in trouble. I’ll take the stairs. annonça-t-il, cherchant justement lesdites marches. Il la regarda cette fois plus longuement, offrant un hochement de tête et l’ombre d’un sourire avant de reprendre son air grave.

Visiblement pris au dépourvu dans leur routine, les deux hommes ne surent pas que faire de leur situation. Ils finirent par laisser les portes se fermer et l'ascenseur entama enfin sa montée. La femme roula brièvement des yeux; un grand plaisir les attendait à leur sortie, lorsqu'il devrait annoncer à leur supérieur ne pas avoir réussi à 'capturer' l'Incarnation. Elle aurait peut-être même dû leur demander leur nom, histoire d'en savoir plus sur ces incompétents personnages... À tout le moins, Boris profitait bien de leur inefficacité. Il la remercia puis se détourna, s'apprêtant à partir.

« I guess I should be going now, not to get you in trouble. I’ll take the stairs. »

Suivant ses paroles, la brunette tourna la tête en direction des escaliers. Il y avait tout de même une bonne dizaine d'étages à descendre, avant de se rendre au hall principal. Au même moment, par une heureuse coïncidence, un autre bouton d'ascenseur se mit à clignoter, avant que le portail ne s'ouvre─ sur un cubicule vide.

« Humm. I think it'd be safe to take this one. »

Elle lui lança un bref regard par-dessus son épaule, lui suggérant de la joindre, et se faufila dans l'ascenseur. Katja tendit son bras et maintint le bouton d'ouverture des portes appuyé, puis réitéra son offre :

« Please. Don't bother tiring yourself with the stairs. »

Trouvant finalement l’entrée des escaliers, il pris cette direction, enfouissant ses mains dans les poches de sa veste de cuir. Alors qu’il s’apprêtait à descendre la première marche, une petite sonnette se fit entendre ainsi que le son de portes glissant pour s’ouvrir.
« Humm. I think it'd be safe to take this one. » l’informa la femme demeurée derrière.
Le chauve s’arrêta dans son mouvement, tournant seulement le quart de son corps.
« Please. Don't bother tiring yourself with the stairs. »l’invita-t-elle de l’intérieur de l’ascenceur, retenant la machine.
Le Russe jeta un coup d’oeil à la suite de marches s’offrant à lui, et rebroussa chemin, rejoignant l’ascenseur.
- Asked so nicely. If those boys had done the same, maybe it would have been different. pensa-t-il tout haut en s’engouffrant dans la cabine, pressant le bouton du hall principal.
- My knees will thank you later.

Au signal de sa voix, l'homme se figea et commença à se tourner vers elle, hésitant. Il fallut qu'elle l'encourage à nouveau pour qu'il cède à sa requête, revenant dans sa direction, un air peut-être moins bourru qu'au départ.

« Asked so nicely. If those boys had done the same, maybe it would have been different.
─ Yes, obviously... Glissa-t-elle, sarcastique.
─ My knees will thank you later.
─ Please, I've got the same. Aging isn't sparing us... »

Suivant ses paroles, Katja laissa glisser son regard vers le genou de Boris, avant de le ramener vers ses propres jambes. Elle-même n'était pas étrangère aux maux de dos et de jambes, que sa sédentarité n'aidait certainement pas. Peut-être qu'à avoir été comme Boris, plus actif de par son métier, son corps aurait moins été souffrant.. Mais à le voir aller, d'une démarche raide, elle en doutait. La porte de l'ascenseur ne tarda pas à se fermer, comme personne d'autre n'arrivait pour les déranger, et le cubicule se mit à descendre vers le rez-de-chaussée.

Son commentaire sarcastique tira un léger sourire au barbu, la femme avait de l’attitude.
« Please, I've got the same. Aging isn't sparing us… » répondit-elle honnêtement quant à sa référence aux rotules, ne manquant pas de faire sourire de nouveau l’homme. Celle-ci jeta un coup d’oeil à la mi-section des jambes du Russe pour finalement regarder les siennes, alors que Boris observait plutôt son visage. Il ne prêtait pas vraiment attention à retenir les personnes de l’agence, mais celle-ci semblait un peu différente. Cependant, les cernes trahissaient sa fatigue, apparence plutôt commune des travailleurs. La porte se referma finalement sur l’ascenseur, entamant sa longue descente. L’armoire à glace croisa ses bras, observant les nombres lumineux au dessus de la porte diminuer.
- You look like you could use a drink. fit-il, sans arrière pensée, faisant plutôt le parallèle avec lui-même qui, lors de fatigue ou de stress, aimait bien décompresser à l’aide d’une bouteille.
- No offense. ajouta-t-il en jetant un coup d’oeil à la conseillère, levant une main pour appuyer ses dires.

L'homme imposant croisa ses bras et se cala légèrement contre lui même, tandis que Katja posait une main confortable sur la mince barre de métal qui entourait le milieu de l'ascenseur.

« You look like you could use a drink. »

La phrase, assez directe dans sa formulation, lui fit aussitôt hausser les sourcils. Son expression dû parler pour elle, car une poignée de secondes seulement s'écoula avant que Boris n'excuse à demi ses paroles.

« No offense.
─ None taken, reprit-elle sans manquer le rythme. Elle poursuivit, songeant à voix haute : I guess I could take more than one. ... Was that an invitation ? »

Elle assorti à ses paroles un regard appuyé, une malice brillant dans ses yeux.

Heureusement pour lui, la femme ne sembla pas trop mal prendre la remarque, répondant du tac au tac.
« None taken.I guess I could take more than one. ... Was that an invitation ? »
Elle avait de la répartie celle-là, constata le chauve, un mince sourire amusé soulevant le coin de ses lèvres. Il jeta un nouveau coup d’oeil aux numéros qui continuaient de descendre, se rapprochant de l’étage de leur destination.
- I’d join in with pleasure. I've made a vocation of mine to never refuse a drink. rétorqua-t-il, appréciant la tournure des événements plus qu’il n’aurait pensé à son arrivé dans la bâtisse un peu plus tôt. Une bière froide était toujours bonne, mais se savourait encore mieux avec un peu de compagnie..

Sa répartie eut tôt fait de soulever les coins de la bouche de l'homme. Comme le sourire semblait être si rare sur son visage bourru, cette réaction ne manqua pas de la satisfaire et augmenta son amusement.

« I’d join in with pleasure. I've made a vocation of mine to never refuse a drink.
─ Hard principle to live by », se moqua-t-elle.

Ainsi, il acceptait son invitation, ou plutôt, celle qu'il lui avait offert par lui-même. Ininterrompu dans sa descente, l’ascenseur fila rapidement vers le rez-de-chaussé, jusqu'à ce que ses portes s'ouvrent sur le grand hall. Dès qu'elle eut mis pied dehors, Katja fut assaillie par le brouhaha des conversations et du passage des gens, bien plus envahissant que dans leur cubicule. La femme se tourna vers Boris, lui demandant :

« Do you have any place in mind ? »

« Hard principle to live by. » commenta-t-elle, Boris ne manquant pas de remarquer le ton moqueur de sa voix.
- Sure is. rétorqua-t-il à son tour à la blague.
Finalement, le cubicule arriva à un arrêt complet, les portes s’ouvrant devant eux pour les laisser s’engouffrer dans le large hall. Boris n’était certes pas l’homme de ces dames, mais il savait tout de même la base de la politesse, laissant la femme franchir les portes en premier, la suivant de prêt de son pas lourd de géant. Une fois à la merci de la cacophonie, il jeta un coup d’oeil aux alentours, vérifiant discrètement que personne n’avait une attention particulière dans sa direction. Apparement, son évasion aux mains des deux hommes avait passée inaperçue. Quant à elle, presque aussitôt évadée de la machine, la brunette se retourna vers lui, le faisant arrêter sur place, ses yeux s’ajustant vers le bas pour en apprendre la cause.
« Do you have any place in mind ? » de lui demander celle-ci.
Le Russe demeura un court instant muet avant d’ouvrir la bouche.
- I’m not a big connaisseur of fancy bars, I usually hang at The Underdog, but I’m open for anything that won’t cost me an arm and a leg. Any suggestions ?

Patiente, plus que son attitude normale ne le laisserait présager, la femme attendit que le barbu eut songé à sa proposition un peu plus.

« I’m not a big connaisseur of fancy bars, I usually hang at The Underdog, but I’m open for anything that won’t cost me an arm and a leg. Any suggestions ? »

Dès la mention du bar sélectionné, la brunette haussa des sourcils, une pointe de jugement perçant dans son regard. Certes, en regardant Boris de plus près, elle n'avait pas de difficulté à l'imaginer dans ce genre d'endroit. Pour elle, par contre.. Quelque chose de plus adéquat à sa personne était requis. Loin de vouloir froissée Boris et son choix de bars, mais elle préféra suivre une autre option.

« The Underdog ? Oh please, I'd rather... Mmm, you must know the Mirror of Aphrodite, don't you ? ... If the cost bothers you, it'd be my pleasure to invite you », offrit-elle sans réserve.

Évidemment, la brunette n’avait pas l’air du genre à se tenir dans ce type de bar, d’où sa réaction peu voilée à la mention du petit établissement de quartier. Le chauve ne le prit pas personnel, connaissant aussi le genre de réputation que le bar avait mais n’en ayant cure, l’endroit le satisfaisant amplement pour ses faibles exigences en la matière. Toutefois, la femme ne se fit pas prier pour suggérer autre chose.
« The Underdog ? Oh please, I'd rather... Mmm, you must know the Mirror of Aphrodite, don't you ? ... If the cost bothers you, it'd be my pleasure to invite you. »
- Yeah, I know the place. répondit-il sur un ton peu enjoué, se rappelant une mémoire plutôt désagréable avec un certain blond à la mention de la bâtisse bien connue. Il ne tarda toutefois pas à poursuivre:
- I believe I owe you one for earlier, so I’ll pay the first round. I can afford it, even if I might not look like it. blagua-t-il en faisant référence à sa réaction précédente. Il était conscient que son apparence laissait plutôt à désirer, mais sa hiérarchie de préoccupations laissait son apparence plutôt en bas de la liste, et ce n’était pas pour le déranger.

Puisqu'il était convenu qu'ils iraient dans un bar quelconque, Katja se mit à avancer vers la sortie, un peu plus légère d'esprit qu'à son entrée dans le bâtiment, quelques heures plus tôt. Elle prit toutefois note d'observer les alentours, au risque que des gardes soient envoyés aux trousses de Boris, mais elle ne remarqua rien de particulier.

« Yeah, I know the place », fit l'homme derrière elle.

Son ton la rendit perplexe, l'obligeant à se retourner pour questionner du regard l'homme. Celui-ci ne tarda heureusement pas à ajouter une suite à ses propos, se déridant quelque peu.

« I believe I owe you one for earlier, so I’ll pay the first round. I can afford it, even if I might not look like it. »

Ce qu'elle prit pour une réaction d’orgueil masculin ─ qui accepterait de se faire payer un verre par une femme, même en cette société dite moderne ? ─ lui apposa un sourire au visage.

« As you wish. Either way suits me, as long as there is alcholol involved., fit-elle en haussant les épaules et sortant son cellulaire. Shall I call a cab ? »

[ Tu peux le finir, j'imagine? owo ]

« As you wish. Either way suits me, as long as there is alcholol involved. » fit-elle, désinvolte. La réflection tira toutefois un sourire à l’armoire à glace.
- That mindset works fine with me. commenta-t-il, jetant un coup d’oeil à l’appareil électronique.
« Shall I call a cab ? » demanda-t-elle, prête à passer à l’action.
- My truck is parked not far from here, if it is suitable for a woman like you. suggéra-t-il, fourrant l’une de ses larges mains dans ses poches, faisant remuer ses clés, s'apprêtant à emprunter le chemin vers le véhicule, jetant toutefois un coup d'oeil à l'intéressée.

« That mindset works fine with me. »

Elle répondit à la réplique d'un sourire en coin, légèrement suggestif.

« Shall I call a cab ?
─ My truck is parked not far from here, if it is suitable for a woman like you
─ I will try not to be picky on this one... »

Pour un instant, elle laissa son regard traîner sur la silhouette de l'homme. Elle ne doutait pas une seconde que, vu son allure, le camion qu'il conduisait ne devait avoir rien de similaire à ce à quoi elle était habituée. Elle tenta toutefois de ne pas lever le nez sur la proposition et alla de l'avant avec l'offre. Traversant les portes automatiques, elle se retrouva à l'air libre, savourant avec plaisir la petite brise d'automne.

« I will try not to be picky on this one… » fit-elle, tirant un faible sourire en coin au grand chauve, s’esclaffant presque. Il la suivit donc à travers la paire de portes automatiques, se retrouvant finalement dehors en contact avec l’air automnal. Il tourna alors vers la gauche, indiquant d’un geste de la main la direction.
-This way ma’am. fit-il avant de lui emboiter le pas, se dirigeant vers l’immense stationnement situé non loin du bâtiment. Le véhicule n’était pas très difficile à identifier parmi les nombreux autres automobiles dans des teintes plus sobres comme le noir ou le gris à la limite. Quelques voitures plus sportives parsemaient également le parking, mais étaient moins nombreuses que les modèles luxueux, traduisant bien le genre de personnes qui se trouvaient dans la bâtisse. Le pick up bleu pâle et un peu rouillé ressortait facilement du lot, stationné près de la sortie. Il n’était pas récent, comme l’indiqua la manière manuelle de débarrer la porte avec la clé. Il ouvrit donc la porte du côté passager, laissant son accompagnatrice s’y installer avant de refermer la portière et de se diriger de l’autre côté du véhicule, répétant le mécanisme pour débarrer la serrure avant de grimper dans le pick up à son tour.
- Still sure about your choice ? demanda-t-il en enfonçant la clé dans le contact, jetant un coup d’oeil à sa passagère.
L’intérieur n’était certes pas de cuir neuf mais il était en somme plutôt propre malgré son allure peu récente. Il attendit donc la confirmation de la femme avant de tourner la clé dans le contact.



Spoiler:

« This way ma’am. »

Suivant ses indications, la brunette se dirigea vers le parking, puis tourna légèrement son visage pour s'enquérir de la suite. Toutefois, elle n'eut bientôt plus besoin d'indications, comme la forme d'un pick up bleu poudre apparut à sa vision. De par le contraste que le véhicule offrait avec les autres, et gardant le choix du Underdog en tête, Katja hésita guère à l'identifier comme étant celui de son homologue. Boris s'y dirigea et, plutôt que de le déverrouiller à distance, il dû le faire manuellement. La femme tenta de masquer tant bien que mal le jugement qui devait bien paraître dans son regard, optant plutôt pour se dire qu'un tel véhicule venait changer ses habitudes. Elle eut un sourire lorsque Boris lui ouvrit la porte et la referma à sa suite, appréciant sa galanterie, en dépit de son apparence brusque. Quelques instants plus tard, l'homme avait trouvé son chemin jusqu'au volant. Mais, plutôt que de démarrer aussitôt, il prit quelques secondes pour se tourner vers elle, peut-être pour attendre son jugement.

« Still sure about your choice ?
─ I... guess this will do. Elle lui offrit un léger sourire (un peu pincé), puis poursuivit : Do you know the directions ? »

Son langage corporel laissait transparaître une certaine réticence, laquelle le chauve ne prit aucunement personnelle, assumant ses choix.
« I... guess this will do. » fit-elle en tentant d’être polie. Le Russe s’esclaffa, secouant la tête par amusement. Ayant confirmation, il tourna la clé dans le contact, un certain vacarme signalant que le moteur se mettait en marche.
« Do you know the directions ? » s’enquit-elle.
- Yeah, been there. répondit-il brièvement, passant son bras droit derrière l’appui tête de sa passagère pour mieux regarder derrière lui alors que le véhicule s’extirpait de la place de stationnement. En freinant pour changer le bras de vitesse, les freins poussèrent un cri strident.
- Gotta fix that. commenta-t-il, jetant un coup d’oeil à sa passagère, qui devait vivre un supplice vu comment elle devait avoir l’habitude d’une voiture élégante et impeccable. Le pick up roula donc lentement jusqu’à la sortie du stationnement, s’engageant dans la rue. Le chauve fit descendre sa vite légèrement, puisque malgré l’automne, la voiture s’était réchauffée à force d’avoir le soleil plomber dessus, et puis, c’était beaucoup plus rapide qu’attendre que l’air climatisé fonctionne.
- No one ever told you not to get into some stranger’s car ? demanda-t-il, sans vouloir être étrange ou effrayant.
- The name is Boris, so you’re not in a complete stranger’s car. reprit-il pour tenter de se reprendre.

Elle s’était attendu au bruit qui suivit l'insertion de la clef dans le moteur, mais il n’empêche qu'elle ne se sentit pas particulièrement rassurée par le grondement de la bête métallique. Tentant de masquer son sourire fixe, Katja boucla sa ceinture ─ avec attention ─ tandis que Boris étirait le bras pour faire marche arrière. Sitôt qu'il tenta de changer de vitesse, les pneus eurent un crissement sec, amenant comme réflexe à la femme de s'agripper à la poignée.

« Gotta fix that.
─ Yes, that might be a good idea, répondit-elle, le coeur un peu au bord des lèvres.
─ No one ever told you not to get into some stranger’s car ? Poursuivit-il. The name is Boris, so you’re not in a complete stranger’s car. »

Laissant échapper un rire cristallin ─ d'accord, avec peut-être un peu de nervosité due au transport ─, la brunette balaya sa remarque de la main.

« Oh please, don't think I haven't heard of you. You're that shapeshifter phantom everyone is so cautious about. »

Enfin, il n'aurait pas été son genre de monter dans la voiture d'un pur étranger. Jamais sans avoir une forme de protection, du moins. En l'occurrence, c’était sa connaissance de l'homme qui lui en ferait office.

« And I'm Katja, working in PR*. »

*public relationships