Il entra par la porte principale de l’agence, les portes automatiques s’ouvrant devant lui, s’y engouffrant avec habitude. Il ne manqua pas de remarquer le coup d’oeil de la secrétaire derrière son grand bureau de réception, mais encore une fois il avait l’habitude. Elle devrait commencer à en prendre une, elle aussi, après tout, il n’était certainement pas le seul homme un peur hors du commun qui se pointait dans ce bâtiment sans être vêtu d’un veston cravate. Au moins ça ne faisait pas parti de ce qu’on exigeait de lui. Avec un grognement pour lui-même, Boris trace son chemin habituel jusqu’à la porte de l’ascenseur, venant faire son contre-rendu…habituel. Tout ça était devenu tellement routinier et lui qui, d’origine, aimait bien une méthode machinale, il ne pouvait s’empêcher de détester un peu ces quatre murs. Il enfonça le bouton pour appeler l’ascenseur avec son large pouce, attendant d’un air grincheux que le mécanisme s’exécute. Il jeta un nouveau coup d’oeil en coin à la secrétaire qu’il surpris en train de l’examiner et répéta un ronflement. Celle-ci s’aperçut rapidement qu’elle avait été découverte et fit mine de se remettre à son travail, quel qu’il fut. Le petit son se fit entendre pour signaler que l’ascenseur était arrivé à destination, laissant les portes s’ouvrir. Boris s’y engouffra, enfonçant un nouveau bouton à l’aide de son pouce, le numéro de l’étage où il se dirigeait. Il remarqua comme une ombre de quelqu’un qui se dépêchait vers l’ascenseur mais ne fit rien pour empêcher les portes de se refermer, apercevant l’autre disparaître dans la craque dans une plainte soufflé. L’élévateur se mis en marche, amorçant son ascension. Croisant les bras dans l’attente, Boris fut dérangé par l’arrêt impromptu de l’ascenseur. Il n’était arrivée à destination en jetant un coup d’oeil au numéro au dessus de la porte et grommela dans sa barbe lorsque les portes commencèrent à s’ouvrir. Il espérait ne pas avoir à faire avec quelqu’un de trop extraverti, il n’était pas d’humeur.

Une liasse de rapports sous le bras, Arelan attendait l’ascenseur en soupirant un peu. Il préférait les escaliers mais dans un bâtiment comme celui-ci, c'était du suicide pur et simple. Il y eut enfin un son de cloche et les portes s'ouvrirent. Deux regards frigides se croisèrent.
Koulechov ... salua-t-il de sa voix grave, posée, en entrant dans le petit habitacle.

La discussion se promettait vive et intense, les deux Phantoms étant connus pour leur volubilité et leur bonhomie.

Il ne se garda pas de darder son regard sur la figure que révélerait les portes de l’ascenseur, y reconnaissant un Phantom. C’était déjà ça.
« Koulechov … » prononça-t-il en guise de salutation.
Le chauve fit un bref hochement de tête, ajoutant:
- MacDuncan… sur le même ton, un peu désintéressé. Son regard se reposa sur le vide, jetant un coup d’oeil sans tourner la tête à l’homme aux cicatrices, attendant qu’il choisisse sa destination. Il était impatient mais n’allait tout de même pas faire une scène pour quelques secondes. Boris était toutefois presque satisfait de cette rencontre, sachant que ni l’un ni l’autre n’avait la réputation d’être de grands parleurs. Toutefois, il n’avait pas eut l’occasion de le côtoyer à proprement parler. Le croiser dans les couloirs, entendre son nom mentionné dans une conversation, mais sa connaissance ne s’étendant pas plus loin. Il était au courant que certains Phantoms étaient plutôt réticent à son égard, étant l’une des peu nombreuses Incarnations au sein de la Badstories mais aussi occupant un rôle normalement réservé exclusivement aux humains. Il craqua son cou, faisant bouger un peu ses épaules pour faire bouger son système un peu, demeurant muet.

Boris le jaugeait sans toutefois le regarder avec indiscrétion. Il remarqua donc évidement la main enveloppée du Phantom mais n’en fut guère surpris, cela faisait parti des «risques du métier». L’ascenseur poursuivait son ascension, s’arrêtant au 16ième étage, aux Archives tandis que le costaud jetait un coup d’oeil aux documents sous le bras du chien du Patron. Son observation fut interrompue par la prise de parole de McDuncan une seconde fois, attirant l’attention de Boris vers son visage.
«Vos rapports ?»
- New file. Bluestrike contraband, black market. déballa-t-il sans grande précision ni enthousiasme. Il n’était pas organisé, n’avait aucun papier, quelqu’un d’autre se chargerait de taper les informations. La sonnette de l’ascenseur se fit entendre et le larme homme russe se déplaça de sa place au fond de l’appareil, décroisant ses bras massifs pour porter ses mains aux poches de son jeans, s’engageant vers la sortie.

16e étage, Archivistes. Arelan bailla dans la mitaine qui cachait sa main depuis quelques jours à présent et jeta un regard en biais à Kouchelov.
Vos rapports ?
Il faisait parti de ceux un peu en froid avec l'Incarnation ... à vrai dire, il se mettait souvent en froid avec pas mal de monde ; mettant l’efficacité/la productivité au dessus de tout, avec la fidéelité au Patron. On ne l'appelait pas dans les couloirs "le chien du Patron" pour rien.

« Very well. » commenta l’autre homme, sortant au même étage, le devançant de quelques pas pour l’inviter à le suivre. Boris expira par les narines, déjà exaspéré par cet échange. Il le suivit donc d’un pas lent, le voyant entrer dans une salle un peu plus loin, l’y rejoignant sans se presser. Il s’arrêta dans le cadrage de la porte, s’appuyant sur une épaule, évaluant le brun derrière le bureau, papier et crayon en main. Celui-cu lui renvoya un coup d’oeil, l’incitant à poursuivre.
« So ? »
Le large homme haussa un sourcil, intrigué.
- Since when Phantoms do the paperwork ? demanda-t-il, se redressant pour finalement s’avancer dans la pièce.
- Nevermind. It’s fine by me if I don’t have to do it.
Il tira sur le dossier de la chaise en face du bureau, s’y installant sans grande cérémonie, les jambes écartées, à l’aise. Il emboita ses larges doigts pour joindre ses deux mains ensembles, observant les murs un instant avant de se pencher vers l’avant pour répondre au Phantom.
- I don’t know if he’s an incarnation nor his name. But I’m quite sure he’s involved with the black market somehow and the Bluestrike contraband. fit-il, reposant son dos sur le dossier du fauteuil, regardant MacDuncan.

Les deux silhouettes sortirent de la boîte de conserve.
Very well.
Arelan passa devant lui et lui fit signe de le suivre. Efficacité. Il entra dans une petite pièce et s'installa à un bureau, prêt à écrire. Il leva un œil froid vers le Russe.
... So ?

Visiblement, la patience n’était pas non plus l’une de ses vertus, une autre ressemblance avec le chauve. Une fois quelques notes prises, il poursuivit, semblant insatisfait du peu d’information.
« Blackmarket isn't our job. Bluestrike contraband is. Any other detail that might help us ? »
- The Black market wanted Bluestrike, I believe it’s part of our job to know where it goes and who uses it. The Boss wouldn’t like to hear that an other organization makes money on his back. fit-il remarqué, agacé que l’autre le prenne pour un deux de pic, comme si ses informations n’étaient pas pertinentes. Son ton était direct mais pas nécessairement impoli.
- The guy I talked to was blond, but I don’t think he’s problematical. For now. ajouta-t-il.

Since when Phantoms do the paperwork ?
Since they like neat done w- ork, avait-il voulu répliquer avec un regard courroucé avant de dire que leur "paperasse" n'était pas lisibles par tous, mais l'ours, le brutal, le butor, le malpoli, le malotru osa le couper.
Nevermind. It’s fine by me if I don’t have to do it.

Mouais ... Incarnation (quoique cela importait peu pour lui), feignant, sans amour du travail bien fait à défaut d'une passion "simple" pour son travail ... Boris était en train de se faire très mal ficher. Très très mal. Arelan fixa le monstre de ses yeux comme influencés par les Incarnations alors que celui-ci ménageait son attente. Arelan faillit grogner.

I don’t know if he’s an incarnation nor his name. But I’m quite sure he’s involved with the black market somehow and the Bluestrike contraband.

Le Phantom griffonna le tout sur papier en analysant à voix haute, s’efforçant de ne pas se montrer agressif, pour le moment :
Blackmarket isn't our job. Bluestrike contraband is. Any other setail that might help us ?
Car pour l'instant de simple suppositions creuses ne valait même pas la peine qu'il mette un pied dans le bâtiment. Ou qu'il voit le moindre Pounce de sa paie.

Il ne sembla pas plus apprécier son ton, mais Boris n’en fit rien, appréhendant déjà la fin de la conversation. Il aurait préféré au moins un ou une archiviste ou un quelconque employé qui ce serait contenté de prendre quelques notes sur un sourire, plutôt que ce nabot qui semblait le prendre de haut. Mais Boris ne s’en offusqua pas, cela faisait parti des aspects qu’il n’aimait pas de la Badstories, et il ne s’y sentait pas vraiment attaché, donc si vite cette discussion terminée, si tôt il pourrait vaguer à d’autres occupations.
« But it's your meeting with that blond guy -why do I feel like he must have blue eyes ?- which gave your suspicions over a Bluestrike contraband. »
- Yeah. He did say he had a deal with some guys and that he worked for the Black market. But maybe it was one time thing, I don’t know. fit-il, fouillant dans sa mémoire sans vouloir trop en révéler pour mettre ledit blond dans plus de pétrin qu’il ne l’était déjà.
- For the eyes, can’t tell for sure. You know, I wasn’t really looking deep into them for all the conversation, not really my thing. I did not pay attention. compléta-t-il, ramenant ses yeux vers le Phantom.
« Anything left ? »
- That’s about it on that case. I did pay a visit to a certain man who opened a new shop with antiquities though. He seemed odd, and was definitely up to selling strange artefacts. He went on about a legend or something and showed me some string supposedly from the story. Not that important I reckon, but might need to keep an eye on him. ajouta-t-il, changeant de sujet, craquant ses doigts pour passer le temps.

The Black market wanted Bluestrike, I believe it’s part of our job to know where it goes and who uses it. The Boss wouldn’t like to hear that an other organization makes money on his back.
Que le marché noir veuille du Bluestrike, c'était compréhensible. C'était logique. Mais ils devaient comprendre, comme dans tout trafic, qu'il y avait des monopoles, des dominances, et des dominés. BadStories dominait à Sweetdreams. BadStories avait le monopole du BlueStrike à Sweetdreams. Tout organisme dans l’enceinte du territoire devait se plier à ces deux phrases simples, ou être annihilé. Restait à espérer, pour le bien des morgues, que le marché noir accepterait un compromis. Ou plutôt une capitulation. Les yeux d'Arelan se levèrent vers Boris, visiblement vexé de son ton. Il allait falloir qu'il se fasse à Arelan, à son unique ton : celui de l’exigence et à sa permissivité face à l'immoralité.

The guy I talked to was blond, but I don’t think he’s problematical. For now.
But it's your meeting with that blond guy -why do I feel like he must have blue eyes ?- which gave your suspicions over a Bluestrike contraband.

Cela faisait de cet homme/Incarnation une piste idéale. En regardant le papier, Arelan se demandait si combien de fournisseurs au total étaient impliqués ? Les fournisseurs sous sa surveillance étaient-ils impliqués ? Son cœur s'accéléra. Il regarda à nouveau Boris avec un regard neutre.

Anything left ?

PITIE. Il davait offrir plus à ronger au Dogue.

Le second lot d’information sembla satisfaire davantage le Phantom qui récupéra ses notes, concluant ainsi la discussion.
« Perfect. » commenta-t-il avant de se lever, imiter par le baraqué.
« The portraitists may do a sketch of the first guy so that he may be watched ... Or maybe you wan' to watch him yourself ? bah, do as you want, it's your dossier ! »
- I’m on it. déclara-t-il d’un petit hochement de tête, se dirigeant vers la porte du bureau.
- Good day, MacDuncan. fit-il sobrement, tournant la poignée pour quitter la pièce sans jeter un autre regard au chien.

Yeah. He did say he had a deal with some guys and that he worked for the Black market. But maybe it was one time thing, I don’t know.
Donc, ce blond était une piste. D'une façon où d'une autre. Mais savoir qu'il était simplement "blond" n'aiderait pas.
For the eyes, can’t tell for sure. You know, I wasn’t really looking deep into them for all the conversation, not really my thing. I did not pay attention.
Et pourtant il n'eut d'autre option que de croiser les yeux du Phantom avant que celui-ci ne gribouille ces quelques mots.
Anything left ?
That’s about it on that case. I did pay a visit to a certain man who opened a new shop with antiquities though. He seemed odd, and was definitely up to selling strange artefacts. He went on about a legend or something and showed me some string supposedly from the story. Not that important I reckon, but might need to keep an eye on him.
Il hocha la tête en prenant ces notes, un peu plus satisfait cette fois. Il suffirait de surveiller la boutique.
Perfect. Il se leva, en ayant finit avec Koulechov. The portraitists may do a sketch of the first guy so that he may be watched ... Or maybe you wan' to watch him yourself ? bah, do as you want, it's your dossier !